Les Faux-Lions

L’histoire des Faux-Lions

À l’époque, une jeune femme habitait à Fouta, dans un village qui s’appelait Njioum Ayraiay avec des griots. Elle était enceinte et est allée au fleuve chercher de l’eau. Une lionne est venue boire de l’eau. La jeune femme a eu peur et elle s’est cachée dans les arbres, et elle a accouché. La lionne avait laissé ses lionceaux pour venir boire. La jeune femme est partie en courant et a laissé son fils. La lionne est allée se coucher près du fils de la jeune femme. Elle lui a fait boire son lait. La jeune femme est partie au village en courant et a crié : « J’ai accouché, mais j’ai laissé mon fils au bord de l’eau et j’ai peur que la lionne le mange». Les hommes du village ont pris leurs haches et sont sortis pour aller tuer la lionne. A ce moment, les vieux ont invoqués les esprits pour endormir la lionne. Les hommes avaient l’intention de tuer la lionne pour récupérer le bébé. Une fois arrivés, une des personnes âgées a dit : « Attendez ! Je vais voir si je peux faire quelque chose ». Il l’on laissé et il a commencé à endormir la lionne. Ils ont pu récupérer l’enfant et ils sont partis.
A l’âge de 17 ans, l’enfant battait tous les enfants du village, même ceux qui étaient plus vieux que lui. Personne ne pouvait le battre. Il allait chasser dans la forêt. Dès qu’il voulait manger de la viande, il allait la chasser. Comme il était le plus fort du village. Le roi et ses conseillers lui ont dit : « Il faut faire attention. Dans ce village il y a un enfant dont il faut se méfier car il devient de plus en plus fort. » Le roi a fait en sorte que le jeune devienne son garde du corps. Ainsi lors de batailles, il pourra tuer beaucoup de monde. Au fil des saisons, les villageois le respectaient plus que le roi. Les conseillers du roi lui ont dit : « Fais attention ! Il va te tuer et récupérer ton pouvoir ». Les partisans l’ont pris au piège avec un filet, l’ont piqué avec des flèches et il est mort.
Le griot du village voulait raconter ce qu’avait fait le garçon. Le griot est celui qui raconte des événements en musique, une transmission africaine. Le griot jouait le Sabar et les chanteurs racontent comment le vieux marabout avait endormi le lion avec des paroles et l’histoire de l’homme-lion. Des années après son décès, un autre adolescent habitant le Walo, s’est fait griffé par un lion.
Tout le monde avait peur. «Il faut appeler le griot et les musiciens et inventer le jeu du faux lions pour guérir l’adolescent. Depuis ce jour, le jeu du Faux-Lion raconte l’histoire de l’homme qui devient un lion et qui communique avec les humains.
Lorsque tu portes la tenue du Faux-Lion, tu entre dans un symbole, car si tu sors pour le spectacle tu es un lion. Tu es comme lui, sourd à tout. Tu entends que les paroles qui dompte le lion. Les chansons te réchauffent, mais tu n’entends rien. Les gens qui viennent regarder le spectacle achètent un ticket. Le Faux-Lion va vérifier que tout le monde a son ticket. Ceux pour qui n’ont pas leur ticket vont être amenés dans le cercle, ils vont te faire peur, faire semblant de te manger, de te jeter du sable au visage. Le lion est méchant et chaud.
Le spectacle du Faux-Lion se tient toujours au Sénégal et le public qui vient assister est avant tout des enfants, car c’est comme un conte.

Différentes parties de la tenue du Faux-Lion

Anciennement, les Faux-Lions utilisaient le raphia qu’ils s’attachaient aux genoux, chevilles et aux biceps. Pour fabriquer le raphia, ils prenaient des sacs de riz, de pommes-de-terre ou d’oignons ils les coupaient en lanières. Ils se mettaient un foulard sur les cheveux pour les cacher ainsi que le neusse pour les attacher. Actuellement, il y a deux différentes tenues. Le Faux-Lion met des grigris pour avoir la force du lion et selon sa croyance ils permettent d’être protégé. Avant chaque représentation de Faux-Lion, Ndongo met toutes ses protections.
Quand il forme des nouveaux Faux-Lions, Ndongo leur fabrique des grigris, pour les faire il utilise des peaux de lion et un morceau de miroir. Ces objets permettent de protéger celui qui les porte. Il ira voir les anciens, qui lui donneront des protections supplémentaires pour les compléter.

Le mbitchbitch

Est une tenue de plein air, sans poils ni queue. Elle est en raphia ou en tissu.

Le thioukhoure / seumbeul

C’est la tenue de spectacle qui est faite en poils de queue de vache et de cheval, travaillées à la main puis disposées l’une par-dessus l’autre, agrémentée de cauris, perles, calebasses et petites cornes.
Il y a différents costumes selon les équipes de Faux-Lions

Le neusse

Au milieu du front, il y a le neusse. C’est un grigri fait avec du charbon, du mil, du sel et une gousse d’ail, anciennement, il était produit avec du sang et de la peau de caméléon. Ainsi selon les croyances, les personnes en face ne voyaient pas une, mais plusieurs personnes, c’est soit le marabout ou le Faux-Lion qui préparait le neusse.

Ce qui existe des anciennes traditions de nos jours et leur significations

  • Le sel : attire les gens vers toi, cela donne du « goût » à ce que tu fais
  • Le mil : permet d’avoir du public, à mettre sur les lieux du spectacle
  • Le mil cassé, le sankhal: utilisé pour faire le lakh, mélangé avec du sel et du sucre, à mettre sur les lieux du spectacle, car il qui attire les gens
  • L’ail : contre le mauvais sort
  • Le charbon : il protège, c’est une barrière d’invisibilité.

Le dakh

Le dakh se met sur la poitrine au milieu du sternum : il protège la peau, car personne ne pourra la percer. Le dakh, est également mis sur le dos, au même niveau, cela fait une sorte de gilet de protection. Chaque village a sa façon d’utiliser son dakh.

Le djadjeyou deun

Le djadjeyou deun est une partie sur la poitrine, en forme de plastron. Elle est faite en cauris (coquillages) cousus sur un tissu. Ce bijou demande énormément de temps de préparation. Il faut polir les cauris jusqu’à ce qu’ils soient plats, afin de pouvoir les coudre. On peut y trouver aussi des cornes, de mouton ou de chèvre. On rajoute de la poudre de feuilles d’arbres, du sel, du charbon et du sable, puis un tissu rouge autour, attaché avec de la popeline.

Le tiakoubath

Est un tour de cou/collier. Il est extrêmement flexible. Il est fait de cauris polis et cousus sur un tissu agrémenté de perles.

Le teigneur

Est le tour de taille, fait en cauris, de petites calebasses et de cornes.

Le djage

Se porte sur les épaules. C’est une pièce utilisée pour le spectacle en queue de vache. C’est Ndongo lui-même qui l’a créé est depuis, tous les Faux-Lions le portent.

Le mbitchbitch

Sur les bras, au niveau du biceps et du poignet, ainsi qu’aux chevilles, il y a le mbitchbitch, un morceau de tissu avec du raphia dessus.

Le tibouloro

Se porte sur les poignets et les mains.

Faux-lions

Le tiboutank

Se met sur la jambe et les chevilles.

Le langal

C’est la queue du Faux-Lion.

Le dos

Sur le dos, le Faux-Lion porte une peau de léopard.

Les dents

Elles sont généralement en plastique, elles ne se mettent pas si le Faux-Lion utilise le feu.

La crinière

Actuellement un morceau de popeline rouge est utilisé par Ndongo, il met le neusse par-dessus à travers le front, puis il met des cauris (coquillages) sur le dessus de la tête. En mettant un bonnet, il coud la fourrure et forme les oreilles. Il y en a de différentes sortes.

Le maquillage

Il y a différents maquillages, chaque Faux-Lion doit avoir une corne, un beidjen, dessinée sur ses joues, ce qui permet de ressembler au lion.
A l’époque, ils utilisaient des arachides qu’ils brûlaient dans un bol jusqu’à qu’elles devenaient toutes noires, avant de les piler en poudre. Cette poudre était appliquée sur le visage, il fallait souffler dessus pour enlever le surplus.
En dernier, ils mettaient un mélange d’ocre rouge et de sucre avec un peu d’eau.
Actuellement, ils prennent des chambres à air qu’ils brûlent et dont ils récupèrent la poudre, ensuite ils utilisent de l’ocre, (dont il existe plusieurs tons de couleurs, jaune, orange, rouge et vert)Ils ont besoin de l’ocre rouge en fine poudre,puis dans une tasse, ils mélangent du sucre, de l’ocre et un peu d’eau. Ce mélange doit coller à la peau, car il y a des risques que cela coule avec la transpiration. Cette « pommade » rouge est ensuite posée sur le fond noir déjà appliqué. L’ocre rouge est mélangé avec de l’huile et du sucre, l’ocre jaune et l’ocre noir également avec de l’huile, mais sans sucre.
Certains Faux-Lions préfèrent des maquillages faits avec de la peinture.