
Scholastique Mukasonga
Qui est-elle ?
« Scholastique Mukasonga est une écrivaine franco-rwandaise née en 1956 dans la province de Gikongoro au Rwanda. Elle remporte en 2012 le prix Renaudot et le prix Ahmadou-Kourouma pour son roman Notre-Dame du Nil. Finaliste en 2015 du Dublin Literary Award et du Los Angeles Times Book Prize, elle est récompensée en 2014 par le prix Seligman contre le racisme et l’intolérance et en 2015 par le prix Société des gens de lettres pour la nouvelle.
Scholastique Mukasonga est née dans le sud-ouest du Rwanda au bord de la rivière Rukarara. En 1959, éclatent les premiers pogroms contre les Tutsis. En 1960, sa famille est déportée, avec beaucoup d’autres Tutsi, à Nyamata au Bugesera une région de brousse alors très inhospitalière. Elle réussit à survivre en dépit des persécutions et des massacres à répétition. Malgré le quota qui n’admettait que 10% de Tutsi dans les établissements secondaires, elle rentre au lycée N-D de Citeaux à Kigali puis à l’école d’assistante sociale à Butare. « C’était la seule école pour filles qui me permettait de revenir dans les villages exercer ma profession auprès des paysannes qui n’avaient pas eu la chance d’accéder à l’école », explique-t-elle. En 1973, les élèves tutsis sont chassés des écoles et les fonctionnaires de leurs postes. Elle part alors en exil au Burundi pour échapper à la mort. Elle achève ses études d’assistante sociale au Burundi et travaille ensuite pour l’UNICEF. Elle arrive en France en 1992 et passe à nouveau le concours d’assistante sociale, le diplôme burundais n’étant pas reconnu par l’administration française. De 1996 à 1997, elle est assistante sociale auprès des étudiants de l’université de Caen. De 1998 à ce jour, elle exerce la fonction de mandataire judiciaire auprès de l’Union départementale des associations familiales du Calvados.
En 1994, 37 membres de sa famille sont assassinés durant le génocide de Tutsi. Il lui faut dix ans pour avoir le courage de retourner au Rwanda en 2004. C’est à la suite de ce séjour qu’elle se sent la force d’écrire son premier livre, une autobiographie, Inyenzi ou Les Cafards (en). Sa traduction américaine, Cockroaches, est nominée pour le Los Angeles Times Book Prize de 2016 dans la catégorie des autobiographies. La Femme aux pieds nus lui succède en 2008. Elle reçoit le prix Seligmann, de la Chancellerie des universités de Paris, contre le racisme et l’intolérance. Un recueil de nouvelles, L’Iguifou, suit en 2010, couronné par le prix Paul Bourdari 2011 de l’Académie des sciences d’outre-mer et par le prix Renaissance de la nouvelle. Son roman, Notre-Dame du Nil, obtient le prix Ahmadou-Kourouma à Genève, le prix Océans France Ô, et le prix Renaudot 2012. La traduction américaine, Our Lady of the Nile, est sélectionnée dans les dix meilleurs romans pour le Dublin Literary Award et dans la sélection finale du prix Emerging Voices du Financial Times. Ce roman a donné lieu en 2019 à une adaptation cinématographique, dont le réalisateur est Atiq Rahimi. Elle publie en 2014 un nouveau recueil de nouvelles, Ce que murmurent les collines, qui obtient le prix Société des gens de lettres 2015 dans la catégorie des nouvelles. Son roman Cœur Tambour sort en janvier 2016, dans la Collection Blanche des éditions Gallimard. En juin 2017, le prix des Ambassadeurs francophones lui est attribué à Copenhague. En mars 2018, elle publie un nouvel ouvrage autobiographique, Un si beau diplôme. Le Prix Bernheim de la Fondation du judaïsme français lui est décerné en 2015 pour l’ensemble de son œuvre. Scholastique Mukasonga est membre du jury du Prix Deauville Littérature et Musique. Elle a été faite Chevalier des Arts et des Lettres.
Le 2 juin 2021, Scholastique Mukasonga intègre le jury du prix Femina, avec trois autres écrivaines, lors du pourvoi de places laissées vacantes par les démissions de trois membres. »
Quelles sont ses publications ?
· 2006 : Inyenzi ou Les Cafards (en), Gallimard/Continents Noirs ; paru en 2014 dans la collection Folio (n°5709)
· 2008 : La Femme aux pieds nus, Gallimard/Continents Noirs — prix Seligmann contre le racisme et l’intolérance
· 2010 : L’Iguifou, Gallimard/Continents Noirs — prix Renaissance de la Nouvelle ; prix Paul-Bourdarie 2011 de l’Académie des sciences d’outre-mer.
· 2012 : Notre-Dame du Nil, Gallimard/Continents Noirs — Prix Ahmadou-Kourouma 2012 ; Prix Renaudot 2012 ; le Prix Océans France Ô ; Nominé au IMPAC Dublin Literary Award 2016 ; Finaliste des Emerging Voices Award 2015 (New York) ; Prix des ambassadeurs francophones, Copenhague, 2017 ; paru en 2012 aux éditions Le grand livre du mois, 2012 et en 2013 aux éditions À vue d’œil
· 2012 : La Femme aux pieds nus, Folio n°5382, 2012 ; Notre-Dame du Nil Folio n°5708.
· 2014 : Ce que murmurent les collines, Gallimard/Continents Noirs — Prix 2015 de la Société des gens de lettres pour la nouvelle (SGDL) ; Prix Bernheim de la Fondation du Judaïsme 2015 pour l’ensemble de l’œuvre ; À jamais perdues, Mercure de France, 2015 (extrait du recueil L’Iguifou, La gloire de la vache)
· 2016 : Cœur tambour, Gallimard/La Blanche12.
· 2017 : Un pygmée à l’école in La rencontre avec l’autre, 6 nouvelles contemporaines, Folio+collège, Gallimard. 2017.
· 2020 : Kibogo est monté au ciel, Gallimard, Paris.
Citation de Scholastique Mukasonga
« Le coronavirus doit être un électrochoc pour recréer de la solidarité. »
Source pour écrire cette fiche
Scholastique Mukasonga. (2021, juin 2). Wikipédia, l’encyclopédie libre [en ligne]. Dernière modification de la page le 2 juin 2021 à 18 : 31. [Consulté le 12 août 2021]. Disponible à l’adresse : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Scholastique_Mukasonga&oldid=183493146.
Crédits photographique : « A Reading & Conversation with Scholastique Mukansonga » by Center for the Study of Europe Boston University is licensed under CC BY 2.0. Modified with the round with Photoshop.